Avec une trentaine de sociétés écran spécialisées dans tous les secteurs d’activité, ils captent indûment des marchés public juteux.

Jonas MOULENDA

LE Gabon est une terre hospitalière. Depuis l’époque coloniale, plusieurs expatriés avaient adopté ce pays comme leur seconde patrie. Ils ont apporté leur intelligence, leurs capitaux, leurs efforts et leur génie pour les mettre au service de l’économie locale.

Malheureusement, tel n’est pas le cas pour tous les métèques qui déferlent au Gabon ces dernières années. Certains, mus par des appétits pécuniaires boulimiques, sont des véritables fossoyeurs de l’économie nationale. Ils profitent de leurs accointances avec les gouvernants pour causer une véritable saignée financière à l’État.

C’est le cas de deux ressortissants somaliens, Idd Abdi Suleiman et son fils, Liban Suleiman, ancien chef de cabinet d’Ali Bongo, catapulté au Coordonnateur général du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). De fait, le père et le fils sont des opportunistes, des fossoyeurs et des saboteurs de l’économie gabonaise depuis l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo en 2009.

Idd Abdi Suleiman a trouvé une terre favorable à sa mafia. 

D’après nos informations, Idd Abdi Suleiman a commencé à faire fortune grâce au défunt général Khadim Oyabi et à l’ancien ministre des Finances, Émile Doumba dont il fut le factotum. Sa femme Sadia, elle, était démarcheuse d’Omar Bongo chargée du recrutement des féticheurs dans le monde entier. Une position qui a permis à toute la famille Suleiman de flirter avec les membres influents du régime.

Suleiman et son fils ont mis en place une véritable mafia

Avec l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, Idd Abdi Suleiman a pistonné son fils Liban pour occuper un poste stratégique dans la sphère décisionnelle de l’État. C’est ainsi qu’il fut nommé chef de cabinet du président de la République. Un poste qui lui a permis de de contrôler les leviers financiers. Chemin faisant, ils ont créé une multitude de sociétés écran dans divers domaines pour mettre le grappin sur des marchés juteux. “Ils ont même arraché deux sociétés de sécurité à la défunte Afram”, dénonce une sourde proche de la famille.

Après avoir mis en place une véritable mafia, ils se sont attelés à investir là où il y a la contrebande, la fraude, la magouille et les ténèbres. C’est Suleiman père, avec une de ses nombreuses nébuleuses, qui a empoché 150 milliards de C CFA pour l’étude du terrain de construction de l’aéroport de Libreville dont le projet demeuet jusque un véritable serpent de mer.

C’est Suleiman et son fils qui ont fait venir des Turcs à Libreville pour le projet de construction des logements sociaux à plus 100 milliards de F CFA. Ce sont toujours eux qui ont fait venir des Israéliens avec une société d’espionnage dénommée Falcon Eyes qui a soutiré 81 milliards à l’État gabonais. C’est toujours eux qui ont fait venir la société suisse Webcor pour la construction du Grand marché de Libreville pour lequel le Gabon est condamné par le Tribunal de commerce de Paris à verser 65 milliards de F CFA pour rupture abusive du contrat.

Liban Suleiman, un escroc professionnel.

Ils sont les protégés d’Ali Bongo
C’est encore Suleiman et son rejeton qui ont placé l’ancien directeur général des Hydrocarbures, Taty Tchoba, pour bien intégrer la bergerie pétrolière et capter les pots de vin issus de la signature des contrats d’exploitation de l’or noir. L’argent capté par leur mafia leur a permis de devenir parmi les plus grands propriétaires terriens au Gabon et d’acquérir des propriétés immobilières de luxe aux États-Unis et dans d’autres pays.

Tout expatrié qui foule le sol gabonais, même sans aucune instruction, peut devenir ex nihilo milliardaire après quelques mois, à condition d’avoir des accointances avec la mafia du pouvoir d’Ali Bongo. L’appartenance au régime en place est une licence pour commettre tous les délits possibles. La preuve : Suleiman et son fils n’ont pas été convoqués comme l’ancien Premier ministre Jean-Francois Ntoutoume Émane, alors qu’ils sont impliqués dans l’affaire Webcor.

Ils sont mouillés dans le projet du Grand marché de Libreville.

Suleiman père et fils sont protégés par Ali Bongo 

Selon une source proche du contrôle financier, Liban Suleiman et son père se seraient moult fois rendus coupables de délits d’initiés, d’abus de confiance, de surfacturation et de détournement des fonds alloués aux investissements publics. Mais ils n’ont jamais été inquiétés comme Magloire Ngambia, Étienne-Dieu donné Ngoubou et Blaise Wada. Pourquoi Ali Bongo laisse-t-il ces aventuriers et ces escrocs opérer en toute quiétude, pendant qu’il envoie au mitard des Gabonais auteurs de larcins ?

Le Gabon est une terre hospitalière. Les Gabonais veulent y recevoir tout étranger soucieux de participer activement à construire leur pays et à bâtir avec eux une économie moderne. Ils sont ouverts à tous ceux qui veulent créer des nouvelles affaires chez eux et non piller leur économie, comme le font Suleiman, son fils Liban et d’autres rastaquouères comme Maixant Accrombessi, Jean-Fidèle Otandault, Seydou Kane et tutti quanti.

Si Idd Abdi Suleiman et fils ont choisi le Gabon comme leur seconde patrie, ils doivent participer à dynamiser le tissu économique national. De plus, ils doivent manifester leur attachement au Gabon et au peuple gabonais et surtout savoir que le Gabon est un pays souverain où il y a des lois à respecter. Si en Somalie, c’est la jungle, tel ne doit pas être le cas au Gabon. Tout ce qu’ils volent aux Gabonais, ils le rendront tôt ou tard.

Le projet des logements sociaux à été une grosse arnaque des Suleiman