Monsieur,

Après avoir siphonné les finances publiques lors du premier septennat d’Ali Bongo, vous voulez  reprendre le contrôle des leviers financiers qui vous échappent depuis votre éviction du poste de directeur de cabinet du tyran. Vous voulez y nommer Jean-Fidèle Otandault, le directeur technique de votre pègre. Vous avez besoin d’un mafioso de son acabit pour mettre le grappin sur les fonds publics. “Si tu as le singe comme ami, tout ce que tu désires ne restera pas au sommet de l’arbre”, disait mon grand-père.

Sous d’autres cieux, la pagaille que vous faites au Gabon vous aurait déjà conduit en prison. Vous ne seriez plus en liberté aujourd’hui. Car, vous êtes le chef suprême de l’oligarchie qui détourne les deniers publics et compromet le développement de la nation. Vous finirez votre vie en prison ! Vous venez déférer à une convocation du juge financier à Paris dans le cadre du dossier Mark, n’est-ce pas ? C’est un mauvais présage, même si le juge vous a laissé en liberté. Mon aïeul disait: “Qui veut tuer un taureau commence par le caresser.”

Pendant votre séjour à Paris, vous vous êtes caché des Gabonais de peur de subir des représailles parce que vous êtes le chef de fil de la sombre cohorte des ennemis du Gabon, de la démocratie et de la République. Votre cleptomanie vous déshonore.  Mais la dérive totalitaire et oligarchique que vous conduisez, en toute connaissance de cause, aura bientôt des conséquences. Votre ami Ali Bongo et vous en porterez l’entière responsabilité. « Les branches que cassent le singe atterrissent sur le dos de l’éléphant », observait mon papy.

Avec votre côté rustre très affiché et votre manque d’éducation,  vous symbolisez l’arrogance d’un régime, surtout par votre comportement de parvenu et de nouveau riche. Vous ne deviendrez jamais un héros, même le temps d’une rose.  Vous n’êtes qu’un accident de l’histoire, par-delà votre insolence et votre arrogance.Vous êtes le pilleur par excellence de nos deniers publics depuis la gouvernance chaotique d’Ali Bongo. Les Gabonais vous demanderont des comptes lorsque le régime qui vous protège sera neutralisé. Mon grand-père me faisait comprendre que « lorsque la poule est attachée, le cafard lui demande des explications. »

Vous êtes antipathique. Les Gabonais ne s’apitoieront jamais sur votre sort un jour. Vous savoir en prison ne les dérangera pas le moins du monde car, vous le méritez. Si vous n’êtes pas  jusque-là inquiété, il n’en demeure pas moins que la traque des biens que vous avez mal acquis commencera dès la chute de votre « guignol. » Le Gabon vous a engraissé, vous qui y êtes arrivé avec un pantalon, un débardeur, une paire de basket et un petit sac au dos. Vous vous devez donc de respecter ce pays et ses habitants. « Ne dis pas que la forêt qui t’a donné l’asile n’est qu’un petit bois », me conseillait mon papé, grand sage de son époque.

Si vous étiez un bon ami du président, vous n’auriez pas accepté de devenir son Haut-représentant personnel après votre éviction du poste de directeur de cabinet. Vous pouvez le servir autrement. Du temps d’Omar Bongo, aucun expatrié n’a cherché les honneurs de la fonction officielle pour cracher ensuite à qui veut l’entendre que « la procédure c’est moi (Jim Dutton). » Dossou gérait le pétrole mais il n’avait aucune fonction officielle. Mme Wilson IV a servi le président Omar Bongo, mais en toute discrétion et par respect pour la personne qui les a nommés. Mon aïeul disait : « C’est par respect que l’homme tient son pénis quand il se lave. »

Le vieux conseiller Pigot qui a servi les présidents Léon Mba et Omar Bongo Ondimba n’a été révélé au public que lors du cinquantenaire en 2010. Tout comme l’avocat Bernard Stasi, conseiller juridique occulte. Aucun d’entre eux ne s’est autoproclamé gourou du président de la République, « contrôlant l’âme, le corps et le cœur » pendant qu’un autre expatrié gère l’esprit. C’est à cause de vos déclarations à l’emporte-pièce que deux journalistes béninois ont traité le président gabonais de guignol. Vous êtes ingrat ! Votre ami doit regretter de vous avoir rendu service. « Si la forêt savait ce que lui réservait la hache, elle ne lui aurait pas donné le bois pour faire son manche », m’expliquait mon pépé.

Monsieur Accrombessi, je ne vous salue pas, et encore moins avec respect, vous ne le méritez pas. Vous vous moquez du peuple gabonais, de la fonction présidentielle et de la République. Dès que le régime de votre ami que vous avez transformé en guignol tombera, vous cesserez d’être une pintade orgueilleuse. Depuis que vous êtes directeur de cabinet du président de la République, vous n’avez de cesse de poser des actes de méchanceté à l’encontre de Gabonais d’origine. Vos vilenies galvaudent votre image. «  Celui qui pète tard dans la nuit répand sa renommée de péteur », aimait à dire mon grand-père.

Jonas MOULENDA